L'ECHO SAIT - EXPO BIZERTE AOUT 2014

L'ECHO SAIT

A Bizerte, comme dans toutes villes, les habitants vaquent à leurs occupations. Ils flânent ou déambulent à travers des commerces achalandés par le "made in China". Par-ci par-là, quelques artisans alimentent la couleur locale.

Aux terrasses des cafés, les uns rêvassent devant un verre tandis que d'autres jacassent et parfois gesticulent comme pour mieux soutenir la véracité de leurs affabulations, l'impuissance de leur impossible action. Personne dans tout ce mouvement ne semble porter la moindre attention au chaos urbanistique qui les anime. Des automobiles, des scooters, vélos et chariotes en tous genres se bousculent le passage parmi des taxis en surnombre assez souvent immobilisés par des bus vétustes et les aléas des prises en charge. Chacun se déporte à travers les divers quartiers de la cité selon ses impératifs, tandis que d'interminables chantiers s'accumulent pendant que les vestiges d'une autre époque s'écroulent au fil des mois. Il n'y a en ce lieu aucun respect d'une généalogie architecturale, aucun projet urbanistique probant. Nous sommes confrontés à un polymorphisme sans style. Cependant, en scrutant attentivement, nous découvrons les traces d'une historicité spécifique. La ville est un incubateur d'images juxtaposées. Il faut s'arrêter, observer, écouter pour entendre et voir surgir les fantômes des lieux où l'Histoire se raconte en silence. A travers les superpositions, les stratifications de significations de notre rapport aux lieux se dévoilent la cohabitation de fantasmes, d'utopies, la mémoire et le temps, les désirs et les impasses, les signes et contradictions, les échanges avec ou sans communication, les regards et exhibitions, les noms, les morts, le ciel et les lumières, la dissimulation et la révélation. De l'accumulation des ces couches à la recomposition des légendes nous pouvons y comprendre les traces du passé. La lecture au présent y est difficile, mais nécessaire pour y envisager l'avenir.

Un avenir incertain enclavé par des conditions de vie précaires et un principe de satisfaction renvoyé à une espèce de fatalité où seuls les événements et incidents font bouger l'attentisme. La responsabilité individuelle nécessaire que je suscite par cette analyse ne suffit pas cependant à induire la dynamique permettant une vision collective coordonnée. Une prise de conscience préalable est nécessaire certes, mais elle doit être suivie des diverses réflexions associatives pouvant faire émerger de ces rapports un sens autre. Quand un lieu a perdu sa fonction de référence, une église devenue maison de la culture, une ancienne forteresse aménagée en lieu de spectacles par exemple, l'esthétisme du lieu change avec la conscience attribuée. Il s'agit de revisiter de manière efficace son milieu de vie du point de vue de la citoyenneté pour participer à sa transformation.

Ce livre est disponible en version papier
veuillez-nous contacter par courriel.

Cliquez pour feuilleter le livre


Vidéo de l'installation


All rignths reserved - Reproduction interdite - Copyright Psyche Art Studio © 2014