L'Autre

L'Autre est une autre scène, elle ne se limite pas à l’autre en tant qu’altérité, c’est le lieu de déploiement de la parole selon Lacan, le trésor des signifiants. Il est le lieu d'origine du signifiant et rappelle la détermination de l'imaginaire par ce dernier. Puis, plus tardivement, il dira : Un signifiant fait défaut dans l'Autre. L’Autre n’est pas soi, c’est un ordre symbolique qui s’oppose au petit autre et à son fameux objet petit a. Entre structuralisme et logico-positivisme, loin de simplifier l’approche du psychique, Lacan jouit des effets de mots/maux, se masturbe avec des formules alambiquées et autres concepts parce qu’il combat à travers un idéal de toute-puissance narcissique une problématique père. Il nous faut faire le tri, car cela cohabite avec des apports très intelligents et très opérants. Sur cette théorie du grand Autre, je vous renvoie à l’inconscient collectif de Jung avec les archétypes, les images symboliques amenant à certaines réparations, mais surtout au processus d’individuation. Un travail où le sujet a à sortir de l’indifférenciation Sujet/objet qui est ce dans quoi il est pris au début de sa vie. Prendre conscience qu’il est un être différent de tous les autres, donc un être unique. Ces deux théories se complètent et permettent d’expérimenter les effets du symbolique et de la symbolique.

C'est par le passage de la demande au désir que se constitue le désir de l'Autre. Si le besoin a un objet, la demande n'en a plus, puisqu'elle vise un en-plus, de l'amour. La demande se comprend alors comme intermédiaire entre le besoin et le désir, sans fond, inconditionnelle. La forme même du manque en est affectée et l'Autre se voit plus encore dans le manque du manque... où s’y confond manque à avoir et manque à être.