Être là et ailleurs


Fille bleue

…Il s’agit d’être vu, de donner à voir, de recevoir et émettre des injonctions, des commentaires, des mots pour se confronter au retour de leurs effets. Il s’agit de regarder aussi sans être vu ou en se montrant réciproquement, un harem de mâles exhibant leurs intimes et secrets détours du jouir. De la satisfaction à la frustration, autoérotisme et zapping y jubilent sans contraintes jusqu’à la mise en commun. L’ailleurs, ce sont les autres. La toile mondialisée, une espèce d’exterritorialité atemporelle puisqu’internet fonctionne à temps plein y défit les limites, les distances. La manipulation par les technologies, ce qu’elles introduisent d’illusoire, est à l’origine de catastrophes dissimulées et enferment dans la consumérisation. Ainsi, chacun se replie sur son pré carré, sa carrée, sa toile. Nous y sommes induits à un délire de relations virtuelles qui apaise les tensions, mais renvoie aussi à considérer la stérilité du sentiment d’aimance interpellé. L’absence de corps à corps devient une manière factice de gérer notre relation au manque. Si d’aventure nous libérions le corps, nous risquerions le retour du bâton, un sida comme sanction culturelle. À une autre époque, ce fut la syphilis. Les maladies sexuellement transmissibles sont-elles de connivences avec la culpabilité ? Le sida prend t-il son effet à partir d’un ordre symbolique perverti par l’imaginaire ou est-il de nature ? Quoi qu’il en soit, la transmission s’épuise à engendrer dans la reproduction, là où la nature détruit et transforme pour favoriser la procréation de néoréalités. Pouvons-nous jouir que pour la jouissance, ne se satisfaire que de plaisir ?

Garçon gris au lit

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