Sophia

Jacques Lacan a parlé d’un signifiant majeur : le Nom-du-père. Son œuvre témoigne de manière élaborée la façon
dont la mère, à travers son discours, valorise le père. Cette figure puissante suscite en elle un désir et un
amour qui se manifestent par la métaphore significative de son nom. Cette approche permet à l'enfant de se
détacher de l'attraction envers sa mère. Dans le même temps, cela ouvre vers le social ce qui articule la
transmission pour l’enfant. Or comment peut-il y avoir une métaphore du père, s’il n’y a pas au préalable une
métaphore maternelle, une symbolisation de cette fonction de procréation ?
Les étayages primordiaux sont liés à la mère ou une quelconque figure d’attachement qui accueille les
premières
paroles, stimule le corps du nourrisson, permet dans une logique réfléchie de présence-absence le ressenti du
manque et les représentations de la réalité, invitant aux premières expériences subjectives qui orientent vers
l’Autre, l’extérieur, notamment le père, un tiers. Elle parle, raconte, transmet ce qui introduit au langage
symbolique, induit les trajectoires, les aiguillages.

C’est ainsi que l’enfant se sépare, ne se situe pas comme un objet intériorisé de la mère, prolongement phallique, trophée ou dans ce qui fait don et contre-don dans l’échange. Au-delà du magma originel dont il faut se séparer, reste que nous nous y sommes constitués. C’est la génitrice qui fait les enfants. Il s’agit de se représenter, telles les premières figurations d’une déesse, une déesse qui parle, qui a des pouvoirs, qui transmet, avec laquelle nous pouvons être dans le secret.
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